De la chaudronnerie à la peinture
Léandre, 22 ans, est peintre aéronautique chez Satys. Après un bac pro Aéro, option Structure, il s’essaye à la chaudronnerie, avant de se décider pour la peinture.
Léandre aime les avions et est aussi attiré par la mécanique. Il fait son stage de 3e dans un atelier automobile où il est très bien accueilli, mais il lui manque cette passion qui va de pair avec l’aviation. Du coup, il cherche des formations qui mêlent ses deux intérêts et retient le lycée Roger Claustres, à Clermont-Ferrand. L’établissement est loin de chez lui et il veut être sûr de son choix, c’est pourquoi il demande à participer à une journée de cours, pour voir… Léandre est accepté dans une classe de bac pro Aéro : il tourne avec les binômes lors de leurs TP, visite le pôle, découvre le cursus… Conclusion : il s’y inscrit, en 2018.
La première année lui permet de découvrir les spécialisations : Systèmes, Avionique, Structure. Léandre effectue un stage de six semaines dans une forge industrielle, car il voulait ouvrir son horizon. « Dans les cours de maintenance, on faisait beaucoup de déposes/reposes, d’inspections… En structure, il y avait aussi le côté réparation avec des mises en forme, parfois complexes, le travail des alliages… Cet aspect créatif m’a attiré. »
En deuxième année de bac pro, il choisit donc la Structure. Léandre fait un stage de huit semaines dans l’Atelier industriel de l’aéronautique (AIA) de Cuers-Pierrefeu où il va effectuer de la maintenance structurelle d’Atlantique 2, un avion militaire. Il inspecte et répare des pièces sous le contrôle de son tuteur. Il continuera son stage à l’AIA, lors de sa troisième année, sur d’autres avions et sera diplômé en 2021.
Technicien en chaudronnerie, puis en peinture aéronautique
Léandre souhaite une formation post-bac. Il s’inscrit en certificat de spécialisation (CS) Technicien en chaudronnerie aéronautique et spatiale, en formation initiale, car il ne trouve pas de place en apprentissage. Plutôt que faire de la maintenance, il décide d’aller en production, pour fabriquer des pièces cette fois, chez SN Auvergne Aéronautique. « Le savoir-faire est le même, mais pas les procédés, les machines sont différentes notamment. C’était intéressant de voir l’avant. » Mais les aéronefs lui manquent.
Léandre enchaîne en 2022 par un certificat de spécialisation Technicien en peinture aéronautique qui vient d’être ouvert par son lycée. L’idée est de compléter ses années de structure, car « on assemble des pièces qui sont déjà passées par l’étape de la peinture. Celle-ci sert en quelque sorte de bouclier. Il y a quatre à six couches de peinture selon les avions. On commence par un anticorrosif, puis un apprêt, une ou plusieurs couches de finition, un vernis, avec des temps de séchage et de cachage. »
Cette année-là, Léandre effectue un premier un stage chez Auvergne Aéro où il peint, cette fois, les pièces qui viennent d’être créées, puis il part en apprentissage à Dijon, chez JG Aviation, une société qui entretient et peint des avions privés dans leur intégralité. « Il faut être mobile lors de ses études. Déjà, parce que quand plusieurs élèves cherchent dans la même région, cela peut être compliqué de trouver un stage ou un apprentissage. Ensuite, parce que cela permet de découvrir d’autres environnements ou encore de se faire un nom. » Ici, Léandre peint des Pilatus et doit faire appel à davantage de créativité selon les demandes des clients. Il intervient à l’extérieur de l’appareil, mais aussi à l’intérieur.
Alors qu’il obtient son diplôme, son lycée organise une présentation avec Satys qui recrute. Le groupe a une base à Clermont, ce qui l’incite à postuler. Il est embauché en juillet 2023 et se retrouve sur un AIA à peindre des pièces d’avions militaires. « Le geste du poignet est identique, mais les techniques varient, de même que les peintures, les pièces… » Léandre bénéficie d’une courte formation en interne. « Du fait que je suis dans un atelier de maintenance, je peins davantage et j’apprends donc plus vite, ce qui n’empêche pas la coulure… Elle existera toujours et il faut admettre ses erreurs. Certains jours sont meilleurs que d’autres. Dans ce cas, il faut poncer, retoucher ou tout recommencer, tout en respectant un timing. »
Entre la chaudronnerie et la peinture, ce qui a fait pencher la balance, c’est que la peinture saute tout de suite aux yeux par rapport à une réparation, moins visible. « Je suis fier de mon travail lorsque le client réceptionne son avion. »
Ce portrait est extrait du magazine Aviation et Pilote, premier mensuel indépendant français d’information sur l’aviation générale, qui traite également de l’aviation commerciale et de l’aviation d’affaires à travers ses rubriques: 12 numéros par an + 1 hors-série dédié aux formations et métiers de l’aérien. Aviation et Pilote est aussi organisateur du Salon des formations et métiers aéronautiques.
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