Tournage et fraisage, deux procédés d’usinage
Bruno, 52 ans, est fraiseur numérique chez CIRCOR Industria qui conçoit et fabrique des composants et ensembles électrohydrauliques ou électromécaniques pour l’industrie aéronautique et spatiale.
Son père, fraiseur, lui a transmis sa passion pour son métier, et lorsque Bruno doit s’orienter, il s’inscrit naturellement en CAP/BEP Tourneur-fraiseur, puis en bac pro Productique. Ses études terminées, il fait son service militaire, alors obligatoire. Neuf mois plus tard, de retour dans le civil, il s’inscrit dans une agence d’intérim, une étape quasi obligatoire pour tout tourneur-fraiseur en recherche d’un travail, qui se verra ensuite proposer un CDD ou un CDI si le contrat se passe bien. C’est ce qui se passe pour son premier emploi où il va rester finalement huit ans, jusqu’à la fermeture de l’entreprise. « C’était une boîte familiale qui m’a permis de me perfectionner et d’apprendre. J’ai aussi découvert que je préférais le fraisage au tournage, qui sont deux procédés d’usinage différents, même si le savoir-faire est quasiment le même. »
L’usinage consiste à enlever de la matière pour obtenir une pièce de forme et de dimension précises. Le tournage implique de faire tourner une pièce de travail contre un outil de coupe, alors que, pour la seconde technique, on fait tourner une fraise contre une pièce de travail qui est, ici, fixe. « Le fraiseur crée des pièces plus complexes et donc plus variées. Je trouvais le métier plus diversifié. »
Par la suite, Bruno va travailler dans différentes entreprises et même envisager de changer de métier pour assouvir une autre passion qui est la cuisine. Alors qu’il réfléchit à ce nouveau projet, il accepte, en 2017, une mission d’intérim chez CIRCOR Industria en tant que fraiseur numérique. La société lui plait et lorsqu’on lui propose un poste, il accepte…
Le fraisage à commande numérique
Il est plus rare aujourd’hui de faire appel au fraisage manuel traditionnel. Le fraisage à commande numérique utilise quant à lui une machine-outil contrôlée par ordinateur et équipée d’un ou plusieurs outils de coupe rotatifs : fraises, forets, alésoirs, etc. Tout est automatisé. Concrètement, Bruno travaille le métal : acier, aluminium, parfois du titane. Il réceptionne un bloc ou des fonderies qu’il va devoir tailler, ainsi qu’une gamme d’usinage fournie par le bureau des méthodes. Ce document donne l’ordre chronologique des différentes opérations. Il inclut un plan, la liste des outils à utiliser, une feuille de cotation (aux centièmes ou microns), etc. Bruno fabrique des pièces de précision. « Je préfère travailler sur de petites quantités, une cinquantaine de pièces au maximum, que de longues séries. Cela me prend un ou deux jours, puis je passe à autre chose. Il n’y a pas de répétition, pas de monotonie. »
Une fois à son poste, Bruno va ensuite chercher le programme conçu par les méthodes – identifié par un numéro – pour l’implémenter dans son centre d’usinage et confirme l’absence d’erreurs. Ensuite, il sélectionne les outils qu’il installe lui-même sur la machine-outil, il positionne correctement la pièce de travail pour qu’elle sorte correctement, entre dans les paramètres le point d’origine pièce – qui indique à l’ordinateur sa position exacte sur la table –, ainsi que diverses mesures, puis lance le programme qui usine automatiquement. Une fois terminé, Bruno effectue un relevé de côtes et vérifie que la pièce usinée ne dépasse pas les tolérances. Enfin, celle-ci quitte ses mains, direction le service qualité.
Bruno a également l’occasion de fabriquer des prototypes. « Le bureau R & D s’appuie sur notre expertise pour, par exemple, déterminer des cotations ou encore la position de la pièce de travail, pour savoir si nos machines-outils sont capables de l’usiner… C’est très intéressant ! »
Pour Bruno, son métier peut aussi s’apprendre sur le tas, tous ses collègues n’ont pas le même parcours. « L’important est d’être manuel et rigoureux, surtout en aéronautique où les marges d’erreurs sont extrêmement réduites. En conclusion, on conduit des machines qui peuvent être très complexes, ce qui exige une certaine compétence et responsabilité. »
Ce portrait est extrait du magazine Aviation et Pilote, premier mensuel indépendant français d’information sur l’aviation générale, qui traite également de l’aviation commerciale et de l’aviation d’affaires à travers ses rubriques: 12 numéros par an + 1 hors-série dédié aux formations et métiers de l’aérien. Aviation et Pilote est aussi organisateur du Salon des formations et métiers aéronautiques.
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