Génie des procédés et CND
Sara, 35 ans, est ingénieur de recherche en matériaux à l’IRT Saint Exupéry.
Sara voulait d’abord s’orienter vers la chimie appliquée « qui nous entoure dans notre quotidien ». Après une classe préparatoire, elle intègre l’ENSIACET, à Toulouse, dont elle sortira diplômée ingénieure chimiste en 2012. Grâce aux partenariats de l’école, elle valide également le M2 Génie des procédés et des bioprocédés de l’université Paul Sabatier. L’année précédente, elle a eu l’occasion d’être stagiaire dans un laboratoire canadien où elle a apprécié cet aspect de la recherche « où l’on essaye des choses, où l’on teste… dans un contexte où l’on voit l’application ». Elle travaille alors avec une doctorante, ce qui lui donne également l’envie de faire une thèse. « Je voulais m’éloigner de la recherche fondamentale pour voir le contexte dans lequel s’appliquaient mes travaux. Il était important pour moi de connaître le pourquoi. »
Lors de sa dernière année d’ingénieur, Sara effectue son stage de six mois dans le laboratoire académique LCMCP avec l’IFPEN pour développer des catalyseurs mis en œuvre dans les procédés de transformation du pétrole. Sara a poursuivi sur une thèse avec l’IFPEN et le Laboratoire de Génie Chimique, davantage axée sur le génie des procédés qui répondait à un besoin industriel : maîtriser la porosité des supports catalytiques, toujours pour des applications de procédés de raffinage. « Il y avait beaucoup d’essais, de caractérisations, d’analyses… Nous essayions de comprendre, de chercher… » Elle obtient le grade de docteur en 2015.
Sara déménage à Bordeaux et continue sur sa lancée en signant un contrat de post-doctorat de deux ans avec plusieurs laboratoires : l’I2M, le LOF, et l’industriel Solvay. Elle découvre alors l’IRT Saint Exupéry qui cherche un ingénieur de recherche en matériaux pour développer des techniques de contrôle non destructif (CND). Elle postule et est recrutée en 2018.
Le contrôle non destructif
Le CND est une technique qui permet de contrôler les propriétés d’un matériau sans l’endommager. Sara se concentre en particulier sur l’état de surface (propreté) avant collage des métaux et des composites. Elle contribue aujourd’hui au développement des procédés laser pour préparer les surfaces avant collage. En effet, l’application industrielle est l’assemblage par collage dans un but d’allègement des structures, une approche qui nécessite une surface bien préparée et propre. Celui-ci intéresse à la fois l’aéronautique et le spatial. « Au début de mon cursus, je ne m’imaginais pas travailler dans l’aéronautique, mais le génie des procédés a l’avantage de s’appliquer à tous les types d’industries. »
L’objectif est de mettre en œuvre le procédé laser, une voie sèche, comme alternative aux procédés classiques (bains chimiques, ponçage, sablage). Le domaine des lasers est nouveau pour Sara, mais elle ne souhaite pas rester à compétence constante. « Je sais que je suis capable d’apprendre et de m’adapter. J’utilise mon expérience et les outils que j’ai déjà acquis pour découvrir de nouvelles thématiques et acquérir de nouvelles compétences. Il ne faut pas non plus se mettre des barrières parce que l’on est une femme. J’aimais les matières scientifiques et j’en ai fait mon métier. Cela s’est toujours bien passé. »
Dans son quotidien, Sara travaille sur ce procédé de manière large, avec toutes les questions que cela pose, tant sur sa montée en maturité que sur l’interaction entre le laser/matière, à un niveau plus fondamental, afin de garantir la robustesse pour l’application. « Je ne travaille jamais seule. Nous travaillons en équipe avec des techniciens, des ingénieurs et un chef de projet. Les entreprises partenaires mettent aussi à disposition leurs ingénieurs et techniciens qui suivent à temps partiel nos développements. Ils ont la vision de l’application, ce qui permet de ne pas s’éloigner du besoin industriel. Les échanges sont donc constants. Ces différentes approches permettent davantage de créativité. Le parcours de la recherche permet d’ouvrir beaucoup plus de portes qu’elle n’en ferme ! »
Ce portrait est extrait du magazine Aviation et Pilote, premier mensuel indépendant français d’information sur l’aviation générale, qui traite également de l’aviation commerciale et de l’aviation d’affaires à travers ses rubriques: 12 numéros par an + 1 hors-série dédié aux formations et métiers de l’aérien. Aviation et Pilote est aussi organisateur du Salon des formations et métiers aéronautiques.
Vous aussi, parlez de votre métier !
Vous êtes professionnel (H/F) ou une entreprise travaillant dans le secteur aéronautique, spatial et de la Défense, et vous souhaitez mettre en avant un métier et un parcours peu connu du grand public ou inspirant ?
La Normandie recrute toujours
La filière des professionnels de l’aéronautique, du spatial, de la défense et de la sécurité de Normandie recrute toujours et atteindra les 2 000 embauches d’ici à la fin de l’année.
Rentrée au CFA des métiers de l’aérien
Le CFA des métiers de l’aérien a accueilli ses premières classes en septembre. Cette rentrée 2024 confirme la dynamique positive amorcée l’année dernière par le centre.
Mylène, pilote bombardier d’eau
Mylène a toujours voulu voler, d’abord en hélicoptère. Après une importante déconvenue au sein de l’ALAT, elle a trouvé sa voie dans l’avion, en Afrique comme « bush pilot », puis comme pilote bombardier d’eau sur Fire Boss en Espagne. Sacré parcours.
Léa, acheteur / approvisionneur
Léa travaille chez Guérin France au poste d’acheteur/approvisionneur dans le secteur de la métallurgie. Elle répond à nos questions sur son parcours.
ALSIM au SFMA 2025
ALSIM est de nouveau partenaire du Salon des formations et métiers aéronautiques pour son édition 2025 qui se tient du 31 janvier au 2 février.
SkySuccess prépare les PNC
En trois ans, SkySuccess a formé et accompagné des centaines de candidats au métier d’hôtesse et Steward.