Travailler avec un handicap dans l’aérien

Des reconversions réussies avec Hanvol

Hanvol favorise, par la formation en alternance, l’inclusion des demandeurs d’emploi en situation de handicap dans l’industrie aéronautique et spatiale. Voici quelques témoignages de parcours recueillis par l’association.

Laurent, 37 ans, est en reconversion professionnelle. Il effectue un BTS CIEL en alternance avec Safran Aerosystems, comme technicien en réparation d’équipements neufs électroniques.

Laurent Buche, 37 ans, en reconversion professionnelle depuis 2021, vise maintenant la licence professionnelle Aéronautique. Il était mécanicien automobile. Atteint d’une maladie dégénérative, il décide, en 2020, de se reconvertir pour un métier qui pourra lui permettre, à terme, de travailler assis. En effectuant des recherches, il s’intéresse à l’industrie aéronautique et découvre l’association Hanvol.

Début 2021, il postule pour suivre la préformation de 3 mois et il est accepté, notamment grâce à ses connaissances en mécanique. Il décide de devenir mécanicien aéronautique. Il est admis à l’AFMAé pour préparer le bac pro Aéronautique et décroche un contrat en alternance de 2 ans chez Collins Aerospace. Il est très bien accueilli et bien formé. Laurent a donc atteint son objectif, d’autant plus que Collins Aerospace souhaite l’embaucher.

Compte tenu de ses très bons résultats et encouragé par son entourage, il décide toutefois de poursuivre en électronique et prépare actuellement un BTS CIEL, Cybersécurité, informatique et réseaux, électronique, en alternance avec Safran Aerosystems. Il est aujourd’hui en seconde année de BTS et poursuivra en licence professionnelle Aéronautique.

Chez Safran Aerosystems, Laurent est technicien en réparation d’équipements neufs électroniques. Il cherche les pannes sur les composants électroniques et il doit aussi rechercher les raisons des défaillances pour l’amélioration continue des produits.

Laurent juge que Safran a une politique handicap très avancée : sa maladie évolutive est prise très au sérieux et les besoins sont même anticipés. Il est assis dans un fauteuil ergonomique fait sur mesure et son établi est réglable en hauteur. Il va être prochainement doté d’une canne ESD. Il travaille dans une très bonne ambiance, humaine et professionnelle.

Il est aussi déjà prévu qu’il prépare sa licence professionnelle en binôme avec un technicien en tant que support technique et qu’il soit embauché à l’obtention de son diplôme en 2026. Grâce à cette belle perspective d’un CDI chez Safran Aerosystems, Laurent se projette dans l’avenir : devenir propriétaire de son logement, reprendre des leçons de pilotage à bord d’un avion équipé d’un malonnier qui permet d’actionner avec les mains la gouverne de direction d’un avion (à la place du traditionnel palonnier utilisant les pieds).

Mohamed Bouhaouli, 44 ans, s’est reconverti. Il travaille au support technique chez le constructeur aéronautique ATR, mais envisage d’accepter un poste comme qualiticien chez Dassault Aviation.

Après un parcours de 6 ans avec l’accompagnement Hanvol, aujourd’hui diplômé d’une licence professionnelle Aéronautique, Mohamed Bouhaouli peut se targuer d’être très demandé par les entreprises. Une vraie revanche pour celui qui raconte, à regret, de n’avoir pu faire des études quand il était jeune. De longues années dans le bâtiment ont eu raison de son dos et l’obtention de la RQTH en 2016 n’a rien changé à ses conditions de travail ; à 38 ans, il doit se reconvertir.

En janvier 2018, Mohamed rencontre Hanvol à Toulouse, via France Travail. Il est admis pour suivre la préformation Hanvol. Après un bac pro Aéronautique, option Avionique, en alternance avec Air Plane Delivery, puis Sabena Technics, il n’est hélas pas embauché en 2020 en raison de la pandémie… Sur les conseils d’Hanvol, il poursuit par un BTS Systèmes numériques, électroniques et de communication, réalisé en alternance chez Airbus Blagnac Training Center. Cependant, l’entreprise n’a pas de poste à lui proposer au printemps 2023.

Il décide alors de continuer en licence professionnelle Aéronautique en alternance avec Derichebourg, prestataire d’Airbus qui le place sur le site du Flight test de l’Airbus A320. Derichebourg et plusieurs autres entreprises lui proposent un CDI. Mohamed choisit ADF et sa filiale Latesys. Il travaille au support technique chez le constructeur aéronautique ATR.

Par la suite, il est approché plusieurs fois par la DRH de Satif sur un poste de qualiticien chez Dassault Aviation, en Ile-de-France, sur le site de Cergy-Pontoise. C’est loin de Toulouse, mais rien ne semble plus pouvoir l’arrêter, surtout qu’on lui propose une belle rémunération, et il va pouvoir travailler sur l’avion de combat Rafale dans cette entreprise prestigieuse, tout en acquérant de nouvelles compétences. C’est un nouveau défi qu’il a envie de relever : qui sait où cela va le mener…

Moussa Amrioun, 41 ans, est aujourd’hui ingénieur qualité chez Revima.

Ingénieur chimiste, Moussa Amrioun entame une carrière dans l’industrie chimique où il occupe les postes de responsable de laboratoire d’analyse industrielle, de responsable de la maintenance d’équipements de laboratoire, puis il évolue vers la métrologie. Il choisit de rejoindre une nouvelle entreprise pour occuper de plus grandes responsabilités en tant que responsable des équipements, de la métrologie et de la réorganisation des laboratoires et fait évoluer l’entreprise vers la norme ISO 9001.

Sa carrière est exigeante et prenante et Moussa ne prend pas au sérieux les douleurs dorsales qui finissent par le clouer au lit pendant 1 an. On lui découvre une grosse hernie discale qui nécessite une opération chirurgicale. L’opération s’avère être un échec et Moussa souffre de graves séquelles. S’ensuit une nouvelle année consacrée à la rééducation.

Moussa réintègre son entreprise avec un mi-temps thérapeutique, mais il subit des pressions pour reprendre le rythme d’avant. Il quitte l’entreprise pour créer sa propre activité de maintenance. Il travaille 2 ou 3 jours par semaine et dégage ainsi du temps pour se soigner. La concurrence s’avère rude et Moussa souhaite retrouver un emploi salarié.

France Travail lui propose par mail de rencontrer l’association Hanvol. Après avoir consulté le site web, il adresse un dossier de candidature à l’association. François Demogue, conseiller Hanvol, lui propose le coaching individuel. Un accompagnement qui sera de courte durée car Revima, membre d’Hanvol est très intéressé par son profil et le contacte immédiatement. Il est embauché en CDI à l’issue de l’entretien et commence en juin 2023.

Moussa est ingénieur qualité. Après 4 mois dans l’entreprise, il ne voit que des avantages : l’accueil bienveillant et le climat serein. Côté pratique, Moussa travaille sur un siège ergonomique et la nature de ses missions le pousse naturellement à se déplacer. Il ne subit pas de pression et travaille de 9h à 17h. Il est acquis qu’il peut prendre une journée de RTT par mois pour ses soins.

« Je découvre l’aéronautique, c’est un domaine très rigoureux et cette rigueur m’a aidé à m’intégrer. Je suis fier de valider des pièces qui vont aller sur un avion. Tout le monde a été accueillant ; il y a un climat qui favorise l’humain, ce qui n’empêche pas un bon rendement. »

Cyrille Daudré-Vignier, 27 ans, est apprenti ingénieur en conception mécanique et thermique chez Thales DMS.

Cyrille, 27 ans, est un bon élève qui obtient un bac S (maths et physique) avec un aménagement : 30% de temps supplémentaire pour passer les épreuves. Il s’inscrit en licence de physique et, après 2 années, préfère poursuivre des études professionnelles. Il passe le DUT GIM (Génie industriel et maintenance) en 1 an. Son stage de fin d’études est prolongé en CDD. Il ne donne pas suite, car il s’ennuie et souhaite se réorienter.

Avec France Travail, il découvre les métiers de fabrication des instruments de musique. Cyrille étant musicien, il s’engage alors dans la préparation du brevet de Métiers d’art, en apprentissage dans une manufacture d’instruments à vents. Les 4 années lui plaisent beaucoup, mais il déménage dans une autre région.

La même année, il chute à vélo et se blesse le poignet. Il ne peut plus exercer son métier manuel. Il pense aussi qu’il doit reprendre ses études pour atteindre un autre niveau et pouvoir exercer des responsabilités. Avec la naissance de son fils, il veut aussi gagner en rémunération. C’est ce qu’il explique à Hanvol en ajoutant qu’il est très intéressé par la très haute technicité de l’aéronautique qui exige compétence et rigueur.

Cyrille veut reprendre ses études en 3e année de BUT GIM. Hanvol lui ouvre les portes de l’industrie aéronautique, spatiale et de défense. Il signe un contrat en alternance avec Thalès DMS, Defence Missions Systems. Il est apprenti technicien d’essai d’environnement mécanique pour l’installation de nouveaux moyens d’essais.

A l’issue de ce contrat d’un an, il entend poursuivre ses études et choisit l’École des Mines de Nantes. Il signe un nouveau contrat de 3 ans avec Thales DMS, mais en Bretagne cette fois. Son épouse et ses 2 enfants l’ont suivi. Il est apprenti Ingénieur en conception mécanique et thermique. Son objectif aujourd’hui est d’obtenir son diplôme d’ingénieur et d’inscrire son choix professionnel dans la durée !

Ce portrait vient en complément du Guide des métiers de l’aérien 2025, édité par le magazine Aviation et Pilote qui est aussi organisateur du Salon des formations et métiers aéronautiques.

L’édition 2025 de ce hors-série Guide des métiers de l’aérien vous donnera toutes les réponses pour intégrer ses différentes filières, que vous souhaitiez travailler dans une compagnie aérienne, dans un aéroport, dans un atelier de maintenance, dans l’industrie aéronautique, spatiale et de la Défense ou que vous choisissiez la carrière militaire…