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Les transitions de l’aéronautique.

L’ISAE-SUPAERO et l’ENAC travaillent à l’élaboration d’un nouveau mastère spécialisé 100 % digital qui aura pour sujet les transitions de l’aéronautique liées aux enjeux climatiques, aux technologies innovantes et à la prise en compte de la dimension durable dans les différentes activités du secteur : conception et construction aéronautique, gestion du trafic et des aéroports, opérations aériennes, etc. Il sera lancé à l’horizon 2026, mais des modules et des parcours qualifiants en ligne seront ouverts entre-temps de manière progressive.

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Éric Poquillon, professeur en dynamique du vol à l’ISAE-SUPAERO, répond à nos questions.

Aviation et Pilote : Quel sera l’intitulé de ce futur mastère spécialisé ?

Éric Poquillon : Le nom exact du programme n’est pas encore arrêté. Nous l’appelons pour l’instant « Advanced Master on Aviation Transitions ».

A&P : Avez-vous déjà défini son contenu ?

E.P : La décarbonation du secteur aérien suppose de décarboner l’ensemble des étapes du cycle de vie des aéronefs, de l’extraction des matériaux les constituant jusqu’à leur recyclage final, en passant par toutes les étapes de leur production et de leur utilisation. C’est cependant cette dernière, l’utilisation, qui génère aujourd’hui l’essentiel de l’impact sur le climat. Pour le réduire, le secteur travaille d’une part sur la diminution de la consommation d’énergie en améliorant le rendement énergétique des aéronefs – mais les marges de progrès sont faibles – et en optimisant les opérations aériennes : trajectoires améliorées, navigation aéroportuaire efficiente, insertion dans un schéma de transport multimodal efficace, etc.

D’autre part, il cherche à remplacer les carburants classiques par des énergies qui puissent être produites avec un impact faible ou nul sur le climat comme l’énergie électrique, l’hydrogène ou les carburants aéronautiques durables (Sustainable Air Fuels). L’usage de ces énergies est cependant plus complexe que dans les autres secteurs compte tenu des problématiques de poids, de volume et de sécurité spécifiques au secteur aérien.

Pour décarboner l’aviation, il faut être capable d’évaluer l’impact des activités du secteur sur le climat et de mettre en œuvre des innovations pour le réduire en s’appuyant sur les dernières technologies, y compris celles permises par la digitalisation massive de nos sociétés. Cela suppose aussi de savoir accompagner des changements rapides dans un secteur très contraint par des normes et des démonstrations de sécurité fondées sur de longues années d’expériences. C’est l’acquisition de ces compétences qui fonde le contenu de ce programme.

A&P : À qui s’adresse ce mastère spécialisé ?

E.P : Notre ambition est de permettre à des professionnels de l’aéronautique, de niveau ingénieur ou équivalent, le plus souvent déjà en poste et formés à l’un des différents métiers de l’aéronautique, d’être les architectes qui sauront réduire la contribution de leur organisation au changement climatique, qu’il s’agisse d’une entreprise de maintenance ou d’un service de gestion du trafic aérien. C’est donc l’ensemble du secteur aéronautique qui est concerné, de la conception des aéronefs à la gestion des infrastructures aéroportuaires, de l’opération de drones de surveillance à la production d’avions de ligne, du MRO au démantèlement en fin de vie.

A&P : Pourquoi envisager une formule 100 % digital ?

E.P : Nous nous adressons à un public international constitué de professionnels le plus souvent en poste. Une formation accessible totalement en ligne et essentiellement asynchrone, qui laisse beaucoup de disponibilité d’organisation, est donc particulièrement adaptée. L’ISAE-SUPAERO et l’ENAC, qui détiennent le label 4DIGITAL de la Conférence des Grandes Écoles, disposent par ailleurs de toute l’expérience et des outils pédagogiques nécessaires à la réussite de cette approche.

A&P : Comment va-t-il être mis en place ?

E.P : Nous avons retenu une approche agile qui permettra de mettre à disposition progressivement différents modules de formation. La promotion du programme complet aura lieu dès qu’il sera accrédité.

A&P : La création de ce mastère spécialisé était-elle demandée par la profession ?

E.P : Oui, très clairement. Nos deux écoles sont en contact permanent avec le secteur et nous observons que les compléments de formation que nous proposons déjà dans le domaine de l’aviation durable remportent un vif succès auprès de nos étudiants comme de ceux qui les recrutent. Mais, de façon plus directe, nous menons des entretiens, dédiés à ce programme, avec les professionnels du secteur pour en affiner le contenu et nous assurer qu’il répond, et continuera à répondre, aux besoins en compétences des employeurs.

À propos de l’ISAE-SUPAERO : L’ISAE-SUPAERO, établissement public d’enseignement supérieur et de recherche sous tutelle du ministère des Armées, propose une large offre de formation dédiée à l’ingénierie aérospatiale (ingénieur, master, mastère spécialisé et doctorat). Capables de maîtriser la complexité des défis des transitions écologique et numérique, des nouvelles mobilités et nouveaux usages de l’espace, ses ingénieurs et docteurs sont au cœur des évolutions du secteur aérospatial, civil et de défense. L’ISAE-SUPAERO est membre fondateur du Groupe ISAE et de l’université fédérale de Toulouse, partenaire de l’École polytechnique et de cent universités dans le monde. 

À propos de l’ENAC : L’École nationale de l’aviation civile (ENAC), l’école de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC), sous tutelle du ministère de la Transition écologique, rassemble des activités de formation et de recherche en ingénierie aéronautique, navigation aérienne et pilotage avions.