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Yann, ingénieur équipements SCAO

Yann, 33 ans, est ingénieur équipements SCAO (système de contrôle d’attitude et d’orbite) au Centre National d’Études Spatiales (CNES).

À 4 ans, son premier voyage en avion donne l’envie au jeune Yann de devenir pilote de ligne. Il devra mettre ce rêve de côté à 14 ans après une visite médicale pour s’en saisir d’un autre : devenir ingénieur dans le spatial. « Savoir où l’on veut aller est un important moteur de motivation. Si l’on se retrouve sur un chemin de traverse et que l’on s’est fixé un objectif, il est plus facile d’y arriver. Pour ma part, j’ai suivi un cursus classique : bac S, prépa, école d’ingénieurs, mais il existe une multitude de voies d’accès à la filière spatiale. »

En 2011, Yann entre à Supélec, une école d’ingénieurs généraliste avec des matières fondamentales comme l’électronique et l’informatique. Un choix réfléchi au vu de ses options et partenariats avec d’autres établissements, étrangers notamment. Les deux premières années, Yann va ainsi suivre le tronc commun, puis il part aux États-Unis durant presque deux ans et demi au sein de l’université Georgia Tech dans le cadre d’un master en ingénierie aérospatiale. À côté, il va travailler dans un laboratoire situé sur le campus.

« Aux États-Unis, la formation est très pratique par rapport au système français, ce qui permet de mettre en œuvre ses connaissances. J’ai donc pu participer à de nombreux projets, une expérience accentuée grâce à mon emploi. Seul bémol, le spatial est considéré comme faisant partie de la Défense, donc réservé aux Américains. J’ai du coup été limité dans ma participation aux projets spatiaux industriels au sein du laboratoire. Pour autant, j’ai pris part à un concours lancé par la NASA pour proposer le design d’une colonie autosuffisante sur Mars, compétition que nous avons gagnée. »

Yann obtient son diplôme d’ingénieur Supélec par équivalence en 2015 et il rentre en France pour trouver un poste dans le spatial. Il est alors confronté à une difficulté lors de ses entretiens d’embauche : son manque d’expérience dans le domaine, malgré un profil intéressant. La solution, Yann la trouve chez ALTEN, une société spécialisée dans les métiers de l’ingénierie et R&D.

Construire sa carrière

Sa première mission le conduit chez Thales Alenia Space en tant qu’ingénieur AIT (assemblage, intégration et test) où il s’occupe des charges utiles optiques. Yann travaille sur la partie électronique et plus particulièrement au niveau des essais : télescope, spectromètre, etc. Dans un satellite, on distingue la charge utile qui regroupe tous les instruments nécessaires à la réussite de la mission, de la plateforme qui assure l’activité en orbite. Ici, Yann est dans le concret, exactement ce qu’il voulait. Par la suite, il va chercher à entrer au CNES : « Personne ne va construire votre carrière à votre place. » C’est comme cela qu’il se retrouve missionné pour travailler sur le satellite TARANIS, toujours en AIT, mais cette fois comme responsable des essais de la plateforme, ce qui lui permet de voir le satellite dans sa globalité.

Au cours de sa mission, un poste d’ingénieur équipements SCAO s’ouvre au CNES. En avril 2019, il postule en direct. Le système de contrôle d’attitude et d’orbite permet le pilotage du satellite. Parmi ses équipements, il y a les senseurs solaires et stellaires dont s’occupe Yann. Les seconds sont en quelque sorte les « yeux » du satellite qui permettent de déterminer une attitude, soit une orientation. « Ces senseurs sont très critiques car quelques degrés d’imprécision peuvent entraîner l’échec d’une mission. » Yann intervient en support de projets, notamment lors des phases d’AIT et de recette en vol, ce qui peut le conduire jusqu’en salle de contrôle. Une autre partie de son métier consiste à préparer le futur de concert avec les industriels français du secteur. « Le spatial est un secteur mouvant avec de nouveaux usages. À ses prémices, les marchés étaient institutionnels mais aujourd’hui, notamment grâce à l’impulsion du CNES, on trouve de nombreux projets industriels. L’espace est même ouvert aux étudiants. Il ne faut pas hésiter. »

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Ce portrait est extrait du magazine Aviation et Pilote, premier mensuel indépendant français d’information sur l’aviation générale, qui traite également de l’aviation commerciale et de l’aviation d’affaires à travers ses rubriques: 12 numéros par an + 1 hors-série dédié aux formations et métiers de l’aérien. Aviation et Pilote est aussi organisateur du Salon des formations et métiers aéronautiques.

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