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Arnaud Runge, 40 ans, est ingénieur d’applications aérospatiales, spécialisation médicale et aéronautique, à l’Agence Spatiale Européenne.

Arnaud Runge passe son bac en 1998. Inscrit en prépa, il candidate à l’ENAC, mais la conjoncture n’est pas favorable pour les pilotes. Il s’oriente alors vers le domaine médical, son autre passion, et réussit en 2001 l’entrée à l’Institut Supérieur d’Ingénieurs de Franche-Comté (ISIFC), une nouvelle école qui enseigne à la fois le médical et l’ingénierie. Sa route croise celle d’un professeur en physiologie aéronautique. Cela le motive à monter avec des amis une expérience scientifique qui leur permet d’accéder à des vols paraboliques sur l’Airbus A300 « Zéro-G » : Arnaud se rend compte que ses deux centres d’intérêt sont compatibles. Il postule à l’Agence Spatiale Européenne (ESA) pour son stage de fin d’études. Il y fera des recherches sur les vêtements intelligents pour les futures missions d’exploration du système solaire. Tout premier diplômé de l’ISIFC en 2004 (major de promo), on lui propose un poste d’ingénieur médical aux Pays-Bas à la Direction des Vols Habités.

Pendant trois ans, il travaillera sur la définition des besoins en technologies médicales pour les vols habités visant l’exploration de la Lune, puis de Mars. Le but est de garder les astronautes en bonne santé physique et psychologique lors de leurs missions : quels sont les impacts et les contremesures aux effets des radiations, du changement de gravité, de l’isolement, etc. Son travail va lui offrir de belles expériences, comme celle de voler en hélicoptère de l’armée russe au Kazakhstan pour récupérer une expérience restée quinze jours en orbite basse, ou de travailler au sommet d’Ariane 5 à Kourou lors de campagnes de lancement. Arnaud rejoint ensuite la Direction Technique de l’ESA, dont l’une des tâches est de superviser de nombreuses activités de Recherche & Développement, notamment dans le domaine médical. Son rôle est de concevoir de nouvelles solutions technologiques qui pourront être mises en œuvre dans le cadre de missions spatiales, comme, par exemple, un moniteur physiologique high-tech, utilisé notamment lors du retour sur Terre de Thomas Pesquet.

L’Agence a plusieurs laboratoires spécialisés à sa disposition, mais elle fournit surtout aux entreprises des ressources financières, via des appels d’offres, pour travailler selon des cahiers des charges bien précis. En 2008, après un beau parcours lors des sélections astronautes de l’ESA, Arnaud étend son champ d’action et travaille également avec la Direction des Télécommunications et Applications de l’Agence. Le but est de valoriser les technologies du secteur spatial (télécommunications par satellite, imagerie satellitaire, géolocalisation, etc.) et de les intégrer au cœur de produits et de services utiles dans notre vie quotidienne. Là aussi, des appels à projets sont lancés pour les entreprises de différents secteurs : agriculture, tourisme, environnement mais aussi bien sûr la santé et l’aviation.

Des exemples ? Des outils de télémédecine développés pour gérer à distance la santé des astronautes sont aujourd’hui transposés sur Terre, des systèmes de communication satellitaires permettant aux avions légers de recevoir la météo en vol et d’optimiser leur route, ou encore l’utilisation de données satellitaires pour limiter les risques de collision aviaire autour des aéroports. L’ESA accompagne des entreprises sélectionnées sur dossier en leur prodiguant un conseil technique et un soutien financier pour développer leurs produits et services.

Fort de son expérience, Arnaud est devenu l’interlocuteur privilégié dès qu’un des projets de l’ESA touche à l’aéronautique. Pilote privé à 17 ans, il a en effet complété sa formation au fil des ans, en parallèle d’un métier à temps plein très exigeant : formé chez Gilles Polomé Aviation, il obtient son IR privé, FI, CPL, IR-ME, ATPL. Il met ainsi à profit ses 2 000 heures de vol et toutes ses connaissances dans l’exercice de son métier actuel.

Derrière, son idée persiste de réaliser son premier rêve qui est de devenir pilote de ligne, même si entre-temps, la COVID est passée par là… En attendant, il continue d’étoffer son expérience avec, en ligne mire, de nouvelles qualifications et de belles expériences à venir. Arnaud retient de son parcours que ce n’est pas parce qu’on rate une occasion que l’on ne peut pas quand même faire ce que l’on aime.