De réalisateur à pilote d’hélicoptère
Édouard Maître, 52 ans, pilote de Samu pour le groupe Babcock. Auparavant, il a monté sa propre société d’hélicoptère pour faire du travail aérien et de l’instruction.
Au départ, il était réalisateur pour la télé quand un collègue, pilote privé, lui parle d’aviation. La passion a fait le reste et, surtout, il apprend que l’on peut devenir pilote ! Édouard Maître est aujourd’hui pilote de Samu pour le groupe anglais Babcock, après un parcours très riche. Avant l’hélicoptère, Édouard a passé son PPL avion. Quand son amie s’inscrit dans une école d’hélicoptères, il devient convaincu et change de monture. Nous sommes en 1999.
Pour celui qui a quitté l’école assez tôt, les 9 certificats de la licence pro hélico (aujourd’hui 14) constituent un sacré challenge. Il travaille 10 heures par jour pendant trois mois. Un an plus tard, il passe à la pratique qui lui prendra un an avant d’être pro et… au chômage. Il avait bien pensé au Canada, mais sa banque n’avait pas suivi. Un grand de l’hélico, aujourd’hui disparu, Richard Fenwik, l’embauche alors pour laver ses machines, puis Édouard, bosseur, décroche son premier contrat de pilote : du radioguidage pour Europe 1 sur Robinson R22 ; il fera en tout 300 heures de vol. Énorme.
Quand Fenwick ferme son entreprise, Édouard crée la sienne, Héli-Horizon, avec 1000 euros et un fax. Il trouve ses premiers clients grâce à Google ; la communauté de communes de Saint-Quentin-en-Yvelines lui demande des prises de vue aérienne pour 70 heures par an ! Il va ensuite démarcher de nombreuses communes des Yvelines et du Calvados : il loue l’hélico et sa femme est derrière l’appareil. En 2004, il se pose à Toussus-le-Noble dans un bureau de 9 m2 en zone ouest.
Un de ses amis lui paie une qualification de type sur EC120 (deux heures de vol), il peut alors commencer à louer celui qui est dans son hangar et qui appartient à un privé. Il continue les prises de vue aérienne dans de meilleures conditions. Quand la réglementation change, il dépose un certificat de transporteur aérien restreint pour faire du baptême de l’air. C’est l’époque où Édouard a conscience qu’il faut faire de l’école pour continuer de se développer.
Vers l’instruction
Édouard a de la gouaille ; un des premiers élèves est séduit par son style, il investit dans trois hélicoptères. Héli-Horizon décolle sur l’instruction, alors le dirigeant décide d’en faire une vraie compagnie aérienne avec un CTA complet ; il a 800 heures de vol sur son carnet, essentiellement en prises de vue, mais l’instruction lui apporte beaucoup de plaisir et lui réapprend à piloter ! Il faut être trois fois plus vigilant avec un élève…
La compagnie se développe mieux avec cette nouvelle offre : il embauche deux instructeurs qui vont assurer 450 heures d’instruction par an, soit 70 % des heures de vol. En Normandie, il a une clientèle de chefs d’entreprise et de touristes qui survolent les plages du débarquement… Il se familiarise avec le vol montagne auprès de grands noms de la discipline. En attendant, il est à fond et habite quasiment Toussus !
Nouveau coup de chance : un de ses élèves achète un Écureuil et le place chez lui, un second fait pareil… Parfois, il emmène ses élèves au Cap Nord en hélico… Au moment où Héli-Horizon fête ses 10 ans, Édouard commence à tourner des films, voire faire l’acteur aux commandes. Quand la réglementation impose des bimoteurs pour les zones urbaines, il s’associe avec Mont Blanc Hélicoptères, un poids lourd du secteur. Il travaille sous son CTA et MBH lui paie sa QT. Édouard vole sur EC135.
En 2018, Héli-Horizon s’essouffle, il ferme son entreprise, cède ses parts à HBG Hélicoptères et devient salarié comme chef de base. Au bout d’un temps, lui qui a toujours eu envie de faire un truc gratifiant, propose de devenir pilote de Samu. La direction ne le trouve pas assez « mûr ». Il envoie son CV le lendemain au groupe Babcok qui l’appelle aussitôt pour un CDD de remplacement. Il refuse. Bien lui a pris, on le rappelle très vite pour un CDI sur H145 D3, le plus moderne du modèle, même la Sécurité civile n’en a que deux. C’est presque de la consécration pour Édouard. Il se forme chez les militaires, mais au retour, il découvre un environnement passionnant : les équipes médicales, les assistants de vol, la typologie des missions et une machine fabuleuse. En parallèle, il peut encore faire de l’instruction comme freelance à Toussus.
« Volontaire et bosseur, on m’a donné ma chance pour commencer à voler professionnellement. »
Ce portrait vient en complément du Guide des métiers de l’aérien 2025, édité par le magazine Aviation et Pilote qui est aussi organisateur du Salon des formations et métiers aéronautiques.
L’édition 2025 de ce hors-série Guide des métiers de l’aérien vous donnera toutes les réponses pour intégrer ses différentes filières, que vous souhaitiez travailler dans une compagnie aérienne, dans un aéroport, dans un atelier de maintenance, dans l’industrie aéronautique, spatiale et de la Défense ou que vous choisissiez la carrière militaire…
Marc-Olivier, pilote chez Cathay Pacific
Marc-Olivier Duga, 51 ans, est commandant de bord sur Airbus A350 pour Cathay Pacific. Après un passage dans la Marine nationale, il s’est expatrié pour voler.
Loïc, loadmaster sur A400M
Loïc, 30 ans, est loadmaster tactique sur A400M au sein de l’armée de l’Air et de l’Espace. Il a au départ une formation de mécanicien vecteur/cellule.
Nicolas, treuilliste sur hélicoptère
Nicolas, 40 ans, est mécanicien navigant et treuilliste sur hélicoptère au sein de l’armée de l’Air et de l’Espace, avec des responsabilités.