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Astrid Ulrich, 54 ans est chargée d’affaires innovation chez Air France Industries.

Si Astrid Ulrich a un conseil à donner, c’est de ne jamais perdre son objectif de vue et se donner les moyens de l’atteindre, même si ce projet, ce rêve, peut prendre quelques années avant de se réaliser. Pour sa part, Astrid a toujours voulu faire du droit. Jusque-là, rien d’insurmontable, elle s’inscrit à la Sorbonne, se spécialise en droit des affaires et obtient sa maîtrise en 1993. À l’époque, l’Union européenne se construit. Astrid pressent que le droit européen sera important et elle a toujours aimé être au début des aventures. Elle est diplômée du Centre universitaire d’études des communautés européennes, valide un diplôme d’études supérieures universitaires Entreprise et Europe.

Son mémoire de fin d’études porte sur la restructuration des compagnies aériennes en Europe, car elle a enfin trouvé son objectif : devenir juriste en compagnie aérienne. Cependant, elle n’a pas le réseau approprié. Une fois ses études finies, Astrid est embauchée sur divers postes en CDD et sous contrat de vacataire. Tout cela ne la rapproche pas de sa nouvelle passion qu’est l’aérien. Elle s’inscrit alors à Pôle Emploi qui lui propose de se former comme agent d’escale. À la clef, il y a un stage d’un mois chez Air France. C’est comme cela qu’Astrid entre en compagnie aérienne, par la petite porte, en 1997. C’est une discussion avec la directrice du hub de Roissy qui va la lancer : elle entre alors au Centre de Contrôle des Opérations au sol d’Air France. Elle est placée dans les supports où elle rédige des études et documents normatifs ou réglementaires. Elle est mise à l’épreuve, mais cela paye.

En 1998, la compagnie a l’obligation réglementaire de créer une Direction de la sûreté. Astrid rejoint cette nouvelle équipe comme responsable des affaires juridiques internationales. Sa première tâche est d’insérer des clauses de sûreté dans tous les contrats qu’Air France passe. Au fur et à mesure que cette activité – qui englobe les mesures et moyens matériels et humains mis en œuvre pour prévenir les actes de malveillance – prend de l’ampleur, les missions et les responsabilités d’Astrid évoluent. Elle tient à jour le manuel de sûreté, met en place les programmes de formation et de maintien de compétences du personnel, travaille avec les instances nationales, européennes et internationales pour homogénéifier la réglementation, etc. Une autre facette de son métier est la gestion de crise, par exemple l’exfiltration d’un équipage d’un pays…

Astrid officie dix ans à Direction de la sûreté. Elle est ensuite détachée deux ans chez Air France Consulting pour du conseil en management de sûreté. Elle est notamment amenée à travailler avec l’Algérie et le Maroc pour la révision de leurs programmes de sûreté et cofonde une école, AFC Academy, dont elle devient la responsable assurance qualité. En 2010, elle revient à Air France en tant que responsable méthodes et outils et anime le réseau SMI (système de management intégré). Astrid s’est toujours projetée dans le futur et c’est ce qu’elle continue de faire au quotidien : avoir une vision globale des choses lui permet de répondre aux besoins d’organisation et de simplification, quels qu’ils soient. Cette faculté l’amène une nouvelle fois à changer de direction en 2015, chez Air France Industries cette fois, toujours pour du conseil, puis comme chargée d’affaires innovation.

Il faut savoir qu’AFI est portée sur l’innovation. D’une part, l’entreprise a mis en place il y a 25 ans une démarche participative où chaque employé peut présenter un projet, qui pourrait constituer une avancée qu’elle soit d’ordre technique, économique, organisationnelle, etc. Cela représente un maximum de 4 000 idées par an… L’autre démarche est collaborative : AFI devient partenaire de startups ou PME pour mettre en place des expérimentations en son sein, par exemple dans le cadre de l’usine 4.0. Ici, Astrid renoue avec le droit : financements, fiscalité, propriété industrielle, etc. C’est tout aussi passionnant. Récemment, elle a participé à l’action Féminisons les métiers de l’aéronautique porté par Airemploi. Face aux lycéennes, elle a remarqué qu’une femme sera peut-être un peu plus challengée qu’un homme dans son parcours, mais il ne faut pas que cela l’empêche d’avancer. Aujourd’hui, il existe beaucoup d’outils, comme la formation continue, pour évoluer dans une entreprise, changer de poste, etc. Il ne faut pas « subir », mais « décider » de son avenir si l’on veut faire le(s) métier(s) qui plai(sen)t !