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Laura Tevino, 33 ans, est adjointe au responsable de navigabilité chez RTE (Réseau de Transport d’Électricité).

Plus jeune, rien ne liait Laura Tevino à l’aviation, pourtant elle trouvait déjà ce monde fascinant. Elle est également attirée par la mécanique et, après un bac scientifique Sciences de l’ingénieur, elle s’inscrit à l’I.U.T d’Aix-en-Provence pour intégrer en 2005 sa formation DUT Génie mécanique et productique. Au cours d’un stage chez Airbus, où elle intervient sur hélicoptères, elle entend parler de RTE, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité français, et de sa division héliportée, le STH – Services et Travaux Héliportés. Laura souhaite davantage s’intégrer dans le milieu aéronautique et une idée prend forme. Elle postule alors à la licence pro Maintenance des systèmes pluritechniques aéronautiques et convainc RTE de la prendre comme apprentie.

Cette licence professionnelle, conduite aujourd’hui par l’Alliance Polyaero, permet d’accéder à de nombreux métiers en relation avec les constructeurs d’aéronefs, les exploitants de compagnies aériennes, les MRO, les équipementiers et les motoristes. Laura trouve les enseignements passionnants, d’autant plus qu’ils sont renforcés par son expérience chez RTE où son domaine d’intervention est la navigabilité. Elle contrôle que l’hélicoptère respecte la périodicité des maintenances et des opérations définies dans son programme d’entretien et qu’il est donc apte à voler. C’est le déclic. Laura sait qu’elle a trouvé sa voie.

En 2009, elle finit major de sa promotion, poussée par sa nouvelle passion, et part au Canada perfectionner son anglais. RTE la rappelle car ils vont intégrer de nouveaux hélicoptères à leur flotte. Après six mois d’intérim, elle est embauchée en 2011 comme agent de navigabilité. Sa principale mission est donc de veiller au maintien en état de vol des appareils. Son outil de travail est un logiciel de navigabilité dans lequel elle entre au quotidien toutes les données concernant chaque hélicoptère, mais aussi tous les optionnels qui lui sont attachés (caméras, nacelles, etc.). Chaque pièce est suivie…

Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, un programme d’entretien n’est pas figé. Celui transmis par le constructeur ou le motoriste est générique. Il est ensuite personnalisé pour chaque machine en fonction de ses modifications et optionnels, notamment. De plus, tous les hélicoptères ne sont pas sollicités de la même manière, ne font pas le même nombre d’heures de vol, n’ont pas les mêmes pannes, incidents, etc. Toutes ces données sont enregistrées dans le logiciel, ce qui permet ensuite aux agents de navigabilité de lancer des travaux qui sont alors confiés aux mécaniciens.

Une autre partie importante de son travail est la veille réglementaire : enregistrement, analyse, suivi des bulletins de service d’alerte (ASB), des bulletins de service (SB) émis par le constructeur Airbus Helicopters et le motoriste Safran, ainsi que des consignes de navigabilité (CN) publiées par l’EASA et OSAC. Ces mises à jour constantes concernent à la fois la cellule, le type de machine et le type de moteur (ajout d’une opération de maintenance, évolution du potentiel d’une pièce, etc.) et elles entraînent une révision régulière du programme d’entretien.

Aujourd’hui, le STH exploite 14 hélicoptères (H225, H215, H135, AS350 et AS355) au départ de six bases réparties sur le territoire. Laura est quant à elle située sur sa base principale, à Avignon, qui abrite aussi l’atelier de maintenance des hélicos. Elle travaille aux côtés de son supérieur, responsable de navigabilité, et de deux autres agents. Chacun est spécialisé sur un type d’hélicoptère. Du reste, comme les mécaniciens, les agents de navigabilité détiennent des qualifications de type.

En 2018, Laura devient adjointe au responsable de navigabilité. Sa prochaine évolution sera certainement de passer personnel d’examen de navigabilité (PEN) qui permet de proroger ou renouveler le certificat de navigabilité (CDN) de chaque machine. Pour Laura, son métier exige d’être rigoureux et organisé, d’avoir un bon esprit d’analyse, de maîtriser les outils informatiques, de savoir communiquer… Car si l’essentiel est administratif, elle est en relation constante avec les mécaniciens, mais aussi avec Airbus, Safran et l’administration. C’est un métier qui la passionne.