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Hassane, technicien d’essais en vol

Hassane, 33 ans, est coordinateur des techniciens d’essais en vol dans la branche services de Safran Electrical & Power.

Hassane n’a pas eu l’occasion de faire des études purement aéronautiques, ce qu’il pensait un frein à son entrée dans le secteur alors qu’il est passionné par les avions. On l’oriente vers l’électrotechnique qui doit lui ouvrir de nombreuses portes. BEP, bac pro, BTS… Hassane postule en ligne aux stages dans les entreprises aéronautiques, sans succès. Rétrospectivement, il conseille d’aller à leur rencontre, d’autant plus qu’à l’époque de ses études, le monde est en pleine crise économique. La croissance de l’activité reprend aux alentours de 2011, année de son diplôme. Toujours avec l’idée de travailler dans l’aérien, Hassane s’inscrit dans une agence de travail temporaire qui lui propose d’abord un poste dans la téléphonie mobile. Une petite déception, mais Hassane est patient et, un an et demi plus tard, on le rappelle enfin.

En mars 2013, un premier contrat de travail temporaire est signé. Il est technicien d’essais en vol dans la branche services de Safran Electrical & Power, société spécialisée dans les systèmes électriques aéronautiques. Hassane est déployé chez Airbus pour travailler sur un prototype. Son rôle est de vérifier tous les capteurs installés sur l’avion qui vont servir dans le cadre de la certification. Il bénéficie de formations sur leur fonctionnement, mais ce qu’il découvre réellement – et avec un certain émerveillement – est l’environnement de l’avion. Il peut y avoir jusqu’à 8 000 capteurs sur un prototype… Par exemple, dans la zone moteur, on trouve des capteurs qui mesurent les températures, les vibrations, la déformation des pièces, etc. Après 18 mois de travail temporaire, Hassane est directement embauché par Safran. « Cinq postes ouverts pour une soixantaine d’intérimaires. J’étais volontaire et flexible, ce qui a peut-être joué en ma faveur. J’avais envie d’apprendre, d’autant que je ne connaissais rien aux avions à mes débuts. J’ai donc mis les bouchées doubles. »

Un contrôle indispensable

Hassane ne s’occupe pas de l’installation des capteurs ni de leur réparation, mais de leur contrôle, la mise à jour se fait à l’aide d’un logiciel spécifique – en anglais – qu’il a également appris à manipuler. « J’atteste que la mesure fonctionne et qu’elle est exploitable par l’ingénieur. S’il s’avère qu’un ou plusieurs capteurs ne marchent pas ou de manière incorrecte, il faut les rendre opérationnels pour le vol du jour ou les vols suivants et c’est à moi de fournir au réparateur un dossier complet qui comprend leurs fiches, les plans mécaniques, électriques… Le problème peut aussi venir de la partie câblage, acquisition, prises, aucune de mes journées ne se ressemblent. » Parmi ses autres tâches, la vérification de toute nouvelle installation ou encore le transfert des données enregistrées lors d’un vol vers la salle d’exploitation.

Hassane est amené à travailler en 2×8 et les week-ends. Sa journée commence par un point avec le client sur les activités de la veille et celles à venir. « Le relationnel est important, car je suis sur place chez le client, je dois pouvoir lui répondre. Je travaille aussi aux côtés de nombreux corps de métiers : mécaniciens, ingénieurs, jusqu’aux pilotes pour le déroulé des essais. Il faut aussi être disponible et mobile. Mon métier s’adresse aux personnes qui aiment voyager et découvrir de nouvelles cultures. » En effet, le technicien d’essais en vol est amené à suivre le prototype dans certaines phases de tests, grand froid ou fortes chaleurs, par exemple. Hassane a ainsi pas mal voyagé : Allemagne, Angleterre, Espagne, Émirats arabes unis, Canada, États-Unis, ce qui, au passage, l’a aidé à maîtriser l’anglais, « indispensable, mais pas bloquant sur un CV dès lors que l’on a les bases et l’envie d’apprendre ».

En 2016, Hassane a l’opportunité de passer chef d’équipe avec l’arrivée d’un nouveau projet d’avion. Il a davantage de réunions avec le client, il définit avec lui les priorités qu’il transmet ensuite aux techniciens, il élabore les plannings, gère les congés, les formations, tout en assurant des interventions. « Je travaille souvent dans un bureau, mais de ma fenêtre, j’aperçois l’avion et je vais régulièrement le voir, sans compter les déplacements que je continue de faire. » Un rêve devenu réalité…

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Ce portrait est extrait du magazine Aviation et Pilote, premier mensuel indépendant français d’information sur l’aviation générale, qui traite également de l’aviation commerciale et de l’aviation d’affaires à travers ses rubriques: 12 numéros par an + 1 hors-série dédié aux formations et métiers de l’aérien. Aviation et Pilote est aussi organisateur du Salon des formations et métiers aéronautiques.

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